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Introduction

1. Généralités

  • Pourquoi un clavier mécanique ?
  • Particularités et avantages du mécanique
  • Le bruit, source et solutions

2. Les switchs

  • Cherry MX : Tactile ou linéaire, silencieux ou clicky
  • Les copies de Cherry MX
  • Le Buckling Spring d'IBM
  • Le switch capacitif Topre
  • Les switchs Alps & Matias
  • Les switchs Omron

3. Les formats

  • Full size
  • Tenkeyless
  • Compacts : 60%, 75% et autres
  • Les formats ergonomiques

4. Le layout : disposition des touches

  • Disposition physique : ANSI et ISO
  • Disposition logique : ne dites plus "azerty" ou "qwerty"
  • Langue et OS
  • Un cas particulier : l'US International

5. Comment choisir ?

  • Marketing
  • Type de switch
  • Format
  • Disposition des touches
  • Rétroéclairage
  • Fonctionnalités diverses : macros, hub USB, repose-poignet
  • Qualité de fabrication & fiabilité

6.1. Anatomie d'un clavier : les touches

  • Matériaux
  • Légendes
  • Profil
  • Monture
  • Remplacer ses touches

6.2. Anatomie : design électrique

  • Ghosting et frappes fantômes
  • Anti-ghosting : blocking et autres solutions
  • X-Key rollover et appuis simultanés
  • USB et PS/2
  • Bouncing et chattering

7. Logiciels utiles

  • MSKLC
  • KeyTweak
  • SharpKeys
  • AutoHotkey

8. Liens

  • Forums et communautés
  • Blogs et sites d’information spécialisés
  • Outils
  • Aide à l’apprentissage

Choisir un clavier

 

• Le marketing

Plus qu’une réhabilitation, les claviers mécaniques ont connu ces dernières années un véritable retour en vogue, pour le meilleur comme pour le pire : un certain nombre de constructeurs ont pris pour cible le “gamer” et la communication s’est établie en grande partie sur des caractéristiques susceptibles de lui plaire (rétroéclairage, look agressif, macros et programmation, le tout saupoudré de jargon technique souvent peu informatif), à grand renfort de publicité et de sponsoring dans l’e-sport, et en misant souvent plus sur un design tape-à-l’œil et une liste de fonctionnalités longue comme le bras au dépend de ce qui a fait la réputation des claviers mécaniques — la solidité et la fiabilité.

C’est ainsi qu’on se retrouve parfois avec des jouets à l’esthétique vaguement flatteuse mais de qualité médiocre à presque 200€ là où d’autres constructeurs proposent des claviers mécaniques de bien meilleure qualité pour la moitié du prix. Et si ceux-ci accrochent parfois moins l’œil car plus sobres, cette sobriété leur évite au moins de se démoder, et vous de vouloir en changer au bout d’un an, quand après le rétroéclairage RGB on aura introduit la dernière feature révolutionnaire et donc indispensable dont tout le monde se sera lassé au bout de six mois. Les constructeurs de périphériques (écran, clavier, souris) ont semble-t-il trouvé le créneau pour jouer eux aussi de la fuite en avant à l’œuvre au niveau du hardware (cartes graphique notamment), il appartient à chacun de décider de suivre le mouvement ou de faire un choix plus durable.

Cette mise en garde passée, venons-en au fait : comment, dans la jungle actuelle de références, choisir son clavier ? A ce stade, vous devriez avoir une idée plus précise de ce que le marché a à offrir, mais voici un récapitulatif des points à considérer pour sélectionner les références qui s’offrent à vous :

 

• Le type de switch

C’est la première question à se poser : quel switch désirez-vous utiliser ? Dans l’absolu, il n’y a pas de règles fixes, en dépit des guides recommandant un type de switch précis pour chaque usage : tout est question de goût et surtout d’habitude, et il est fort probable que vous apprécierez autant un type de switch qu’un autre, même si les raisons sont différentes.

Puisqu’il faut bien faire un choix, on peut garder ces quelques règles en tête :

  • si vous désirez un retour tactile et auditif lors de la frappe, qui rappelle le cliquetis des salles de rédaction, le MX Blue est pour vous. Voire un clavier en Buckling Spring. Si au contraire vous souhaitez un clavier le moins bruyant possible, il vous reste à choisir entre tactile et linéaire.

  • le switch tactile répond au besoin des touch-typists (dactylos) de sentir que la frappe a été prise en compte sans atteindre la butée et prend tout son sens avec une technique de frappe précise et rapide (qui peut s’acquérir relativement vite avec un peu d’effort).

  • le switch linéaire procure une sensation différente, puisque le switch ne “répond” pas : il faut s’habituer à son toucher et à sa résistance (parfois faible dans le cas du MX Red) pour savoir jusqu’où l’enfoncer juste assez pour que la frappe soit prise en compte sans aller en butée. Ceci dit, si le “clac” en bout de course ne vous dérange pas, rien ne vous empêche de taper avec une frappe plus franche. Par ailleurs, l’absence de bump tactile peut procurer à ce type de switch un répondant plus nerveux en jeu.

Dans tous les cas, on trouve de nombreuses personnes pour qui, contrairement aux règles qu’on pense établies, écrire sur un clavier en MX Red (linéaire) est bien plus plaisant qu’avec des MX Brown (tactiles), ou qui préfèrent le Blue (tactile clicky) au Red pour jouer : il n’y a donc pas switch mauvais en soi pour tel ou tel usage, et si vous n’avez jamais encore utilisé un clavier mécanique, n’importe quel switch vous demandera de toute façon un petit temps d’adaptation.

 

• Le format

Une question pas forcément évidente : de quelle taille de clavier avez-vous besoin ?

  • un clavier full size prendra plus de place mais sera l’unique choix valable si vous avez un besoin impératif du pavé numérique pour travailler, à moins de disposer d’un numpad séparé (qui offre l’avantage de pouvoir se placer à droite ou à gauche du clavier).

  • un clavier TKL sera plus compact tout en sacrifiant un minimum de touches ; beaucoup des références existant en full size sont également déclinées en TKL, même si des références sont introduites en TKL uniquement.

  • un clavier compact vous demandera un léger temps d’adaptation du fait des touches supprimées distribuées sur des combinaisons (Fn+1 pour F1 par exemple), mais ce format reste le choix ultime pour qui souhaite un clavier facile à transporter ou qui prenne le moins de place possible ; à noter qu’ils sont tout autant appréciés par des programmeurs que par des joueurs, et que le fait qu’ils conservent une taille de touche standard évite de devoir adapter sa frappe.

Quoi qu’il en soit, gardez à l’esprit qu’on n’achète pas un nombre de touches mais un format, une ergonomie, et qu’un TKL ou un 60% vendu au prix d’un full size n’est pas une arnaque en soi.

 

• La disposition

De façon intuitive, la disposition choisie dépendra de la langue que vous utilisez couramment, mais comme dit plus haut rien ne vous empêche d’utiliser un clavier ANSI (US) pour taper en français, tant que vous êtes capable de vous adapter aux différences entre ce qui est écrit sur la touche et le caractère effectivement interprété par l’OS (ce qui n’a rien de compliqué, c’est une simple habitude à prendre).

Il est à noter que si vous désirez tirer parti de l’écosystème Cherry MX (touches de remplacement…), c’est l’ANSI qui vous offrira la plus grande latitude : la plupart des keysets disponibles le sont uniquement pour la disposition ANSI, le choix de keysets ISO étant particulièrement limité.

 

• Rétroéclairage

Une fonctionnalité qui a gagné en popularité ces dernières années, pour le meilleur comme pour le pire ; mais si on peut débattre de l’intérêt de rétroéclairages façon arc en ciel, un rétroéclairage sobre a une utilité indiscutable dans certaines situations (même si les puristes argueront de l’inutilité de regarder son clavier lorsqu’on connaît sa disposition, ce en quoi ils n’auront pas tort). Quelques recommandations :

  • vérifiez que le rétroéclairage est réglable en intensité : un éclairage trop puissant dans une pièce sombre vous fatiguera très vite les yeux

  • choisissez une couleur appropriée : le rouge, le vert ou l’orange sont bien moins fatigants pour la rétine que le bleu ou les LEDs “UV” (en fait un bleu tirant sur le violet — qu’on ne trouve heureusement que très rarement sur les claviers), qui peuvent entraîner une fatigue oculaire rapide même à basse luminosité. Le mauve/rose et le blanc sont en général bien tolérés également, même s’ils ont une composante de bleu.

  • Du fait de leur méthode de fabrication (plastique translucide recouvert de peinture puis gravé au laser), les touches des claviers rétroéclairés voient parfois leur lettrage s’user plus vite que des touches opaques marquées via d’autres méthodes. Certains “traitements UV” appliqués par le fabricant (en fait, un simple vernis) aident à prévenir l’usure. C’est un problème qui semble de moins en moins fréquent, mais pensez à vous renseigner sur la durabilité des touches du modèle que vous visez s’il est rétroéclairé.

Mise à jour 2018 : une proportion de plus en plus large de claviers rétroéclairés de qualité sont vendus avec des touches à double injection aux légendes translucides, ce qui permet de laisser passer le rétroéclairage tout en bénéficiant de légendes virtuellement inusables. Pensez à vérifier si c’est le cas sur la référence qui vous intéresse.

 

• Fonctionnalités diverses

Du fait d’une concurrence toujours plus accrue, les constructeurs rivalisent d’idées pour distinguer leurs produits ; parfois en misant sur le design, parfois sur des fonctionnalités supplémentaires, dont il est bien entendu qu’elles vous sont forcément indispensable. Voici un aperçu de ce que vous pouvez trouver, et en quoi leur importance est variable :

  • macros : souvent entre cinq et dix touches sur le côté gauche, qui requièrent une couche logicielle pour les programmer et les activer dans les programmes définis. Si c’est une fonctionnalité qui peut être pratique, AutoHotkey est une excellente alternative qui permet de programmer des macros et de les assigner à n’importe quelle touche ou combinaison dans n’importe quelle application, est gratuit et léger, et vous permet de réutiliser les touches non assignées dans tel ou tel jeu sans avoir à disposer de macros qui limiteront votre choix et rendront votre clavier plus encombrant. Un guide pour débutants avec AHK est disponible ici : ajouter lien

  • ports USB : peut avoir son utilité pour brancher épisodiquement un périphérique mobile, mais en l’absence d’un connecteur d’alimentation dédié vous serez limité au courant que le port USB auquel le clavier est branché peut fournir (500 mA en USB 2.0) moins ce que le clavier lui-même consomme (de 20 mA à bien plus s’il est rétroéclairé). Un hub USB intégré au clavier peut être intéressant pour dépanner mais sera moins utile que le même intégré à un écran, ou même un hub indépendant posé sur votre bureau. Par ailleurs, les claviers disposant de ports USB supplémentaires sont souvent dotés d’un câble plus épais et/ou rigide.

  • ports audio : encore des câbles qui traînent sur le bureau : à chacun de voir si les ports audio en façade du boitier ne sont pas plus pratiques.

  • touches multimédia et molette de volume : très pratiques pour les premières, plus dispensable et surtout très peu courante pour la seconde, mais surtout rappelez-vous que toute application multimédia décente vous permet de réassignez des raccourcis actifs sans que l’application soit en focus, ce qui vous dispense de requérir absolument ces raccourcis multimédia. Par ailleurs, là encore AutoHotkey permet d’assigner à n’importe quel clavier des commandes multimédia globales si besoin.

  • repose-poignet : il mériterait un chapitre à lui entier, mais sachez d’abord qu’un repose-poignet s’utilise idéalement en y reposant le bas de la paume ; y appuyer ses poignets, au repos ou — pire — en tapant/jouant, c’est s’assurer des problèmes futurs au niveau du canal carpien. Par ailleurs, un repose-poignet ne remplacera jamais une position correcte face à son bureau — si vous y reposez vos avant-bras et que vos poignets sont plus hauts que vos coudes, c’est que votre chaise est trop basse, ou votre bureau trop haut. Si vraiment en dépit d’une position correcte un repose-poignet vous est nécessaire et que le clavier que vous visez en est dépourvu, on en trouve dans différents matériaux (mousse, cuir, bois), différentes tailles et pour différents prix (10-40€) qui peuvent être utilisés avec n’importe quel clavier : un repose-poignet intégré au clavier n’est donc pas indispensable.

 

• Qualité de fabrication & fiabilité

Quelles que soient les caractéristiques que vous recherchez, évitez de faire passer la qualité de l’ensemble au dernier plan. Comme dit plus haut, la course à l’originalité et la concurrence sur un secteur de niche, mais que les constructeurs souhaitent justement élargir, en amène beaucoup à investir plus en marketing et sponsoring qu’en contrôle qualité. Même des marques généralement sérieuses et aux produits apparemment robustes peuvent sortir des claviers peu fiables — typiquement, un châssis séduisant en aluminium ne présage en rien de la fiabilité de l’électronique du clavier. Renseignez-vous donc bien sur la fiabilité de ce que vous voulez acheter (et par ailleurs la promesse d’un retour facile en SAV n’est pas une excuse pour vendre un mauvais produit).

Pensez à faire une recherche sur le topic et d’autres sites de passionnés (reddit, geekhack ou deskthority, liens plus bas) et préférez les compte-rendus détaillés aux avis laissés sur les sites marchands ou même les sites d’info qui ne peuvent pas tester les produits qu’ils reçoivent sur la durée et font rarement preuve d’un œil suffisamment critique en la matière. Si vous ne trouvez pas d’infos fiables, posez la question sur le topic, mais gardez en tête qu’à de rares exceptions près, plus une marque table sur une esthétique tapageuse, moins on doit s’attendre à une qualité globale (qualité des plastiques, assemblage, finition, fiabilité) à la hauteur de ce que le prix laisse attendre.

Enfin, si vous désirez choisir un clavier à la qualité reconnue sans y passer des heures, une liste de références est régulièrement mise à jour dans le 3e post du topic.

 

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